Abeille sur une fleur en Martinique

Quelles sont les espèces protégées de la faune martiniquaise ?

En Martinique, sur terre comme en mer, les comportements éco-responsables sont essentiels pour préserver les différentes espèces de l’île et particulièrement les espèces protégées. Mais quelles sont-elles ? Suivez le guide

Les cétacés et mammifères marins
Dauphin

Les eaux du Nord Caraïbe de la Martinique sont le terrain de jeu attitré des cétacés et mammifères marins. En navigation, vous pourrez avoir la chance d’apercevoir de grands cachalots, de grands dauphins ou des dauphins tachetés s’amusant dans les vagues, voire même une impressionnante baleine à bosse, lors de la période de reproduction allant de janvier à mai. Au total, ce ne sont pas moins de 30 espèces de cétacés qui évoluent dans les eaux martiniquaises. 

Si ces différentes espèces de mammifères marins ne sont pas soumises au même niveau de menace selon la liste rouge de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), elles n’en restent pas moins protégées. En Martinique, ce sont d’ores et déjà 10% des cétacés qui sont considérés comme menacés, principalement les cachalots… Les baleines à bosse sont elles classées sous le statut “vulnérable” et donc à surveiller de près. 

La bonne nouvelle, c’est qu’avec la création du Sanctuaire Agoa, une aire marine protégée de plus de 140 000 km2 s’étendant de St Barth et St Martin à la Guadeloupe et à la Martinique, les cétacés et mammifères marins passant par les Antilles sont entre de bonnes mains. Le sanctuaire a ainsi pour mission de conserver et de protéger ces espèces, face à l’action humaine, notamment en mer. La réglementation et les règles d’approche sont d’ailleurs strictes. Saviez-vous qu’il était interdit de suivre les dauphins et marsouins ? Pensez à vous informer avant toute sortie à la rencontre des cétacés !

Les tortues marines 
Tortue en train de nager en Martinique

Bien que les tortues de la plage de l’Anse Dufour aux Anses d’Arlet semblent n’avoir aucun problème à nager à côté des humains les poursuivant avec leur masque et tuba, vous avez sans doute déjà entendu dire qu’il était interdit de les toucher. Ce n’est pas anodin, les tortues marines sont toutes protégées en Martinique, qu’il s’agisse des tortues vertes, caouannes, imbriquées, luth, olivâtres ou de Kemp. Les tortues vertes et Luth en particulier sont ainsi malheureusement classées en danger d’extinction. 

Pour faire votre part en tant qu’usager de la mer, protégez les herbiers qui leur permettent de se nourrir, évitez que vos déchets atterrissent dans la mer et restez à distance, que ce soit en snorkeling ou sur une embarcation, afin d’éviter de les blesser. 

Le Réseau Tortues Marines de Martinique regroupe de nombreux acteurs de l’île (associations, services de l’Etat, entreprises…) engagés pour la protection de ces merveilleux reptiles. Pour plus d’infos et découvrir comment être un allié des tortues marines, rendez-vous sur www.tortuesmarinesmartinique.org.

Les iguanes endémiques

En parlant de reptiles, intéressons-nous aux iguanes, une autre des espèces animales protégées de l’île de la Martinique. Les iguanes, ce sont ces gros lézards se promenant sur la terre ferme, grimpant aux arbres et pouvant même nager dans la mer. Vous pourrez en particulier en observer sur la place de la Savane à Fort-de-France, lors d’une visite au Fort-Saint-Louis ou encore sur l’îlet Chancel situé dans la baie du Robert, qui abrite une belle colonie d’iguanes endémiques. 

Du fait de l’invasion de l’iguane commun ou iguane rayé (cherchez la queue rayée et la plaque au-dessus du tympan, pour le reconnaître), l’iguane delicatissima ou iguane des Petites Antilles, espèce endémique à la Martinique, est aujourd’hui classé en danger critique d’extinction malgré les actions de sensibilisation et de conservation du Plan National d’Action pour les iguanes des petites Antilles.  

En Martinique, c’est le Réseau Iguane des Petites Antilles qui est chargé d’assurer la protection de nos iguanes endémiques.

Les oiseaux marins
Oiseau-paille-en-queue-martinique

233 espèces d’oiseaux, 217 espèces indigènes, 35 espèces d’oiseaux marins, 3 espèces endémiques dont une strictement endémique à la Martinique -le carouge ou oriole-, c’est le tableau que l’on peut dresser de l’avifaune martiniquaise. Si on continue le décompte, ce ne sont pas moins de 108 espèces d’oiseaux qui sont protégées sur l’île !

Plusieurs des 48 îlets de la Martinique sont d’ailleurs protégés par un arrêté de protection de biotope ou sous le statut de réserve naturelle nationale, du fait de leur intérêt pour les populations d’oiseaux marins. C’est notamment le cas du Rocher du Diamant, véritable réserve ornithologique où vous ne pourrez cependant pas débarquer, qui accueille des populations de frégates magnifiques, sternes bridées ou phaétons à bec rouge et jaune, entre autres. 

De même pour la Réserve Naturelle Nationale de Sainte-Anne, regroupant les îlets Burgaux, Poirier, Percé et Hardy, tous quatre considérés comme des réserves ornithologiques en tant que site de nidification majeur des Antilles. Vous pourrez notamment y apercevoir des pailles-en-queue, noddis bruns, des puffins d’Audubon et des sternes, à condition de ne pas vous approcher à moins de 100 mètres des îlets. À noter également que le mouillage à l’ancre est prohibé dans la zone des 300 mètres et uniquement autorisé sur les quatre bouées situées face à l’île Hardy. 

Pour suivre les actions de suivi et de préservation de l’avifaune martiniquaise, voire contribuer, l’association Le Carouge est l’expert en la matière. 

Les chauves-souris
chauve-souris-martinique

Ce ne sont pas moins de 11 espèces de chauve-souris que l’on retrouve en Martinique, parmi lesquelles une seule est en réalité endémique, le Murin de Martinique ou Myotis martiniquensis de son nom scientifique. Du fait de la dégradation de leur habitat, ces différentes populations de chauve-souris sont depuis 2018 protégées par un arrêté ministériel.

En pratique, cela signifie qu’il est interdit de leur porter physiquement atteinte – les capturer, les tuer, en faire du recel – ainsi que de dégrader leur gîte – lieux de repos et de reproduction -. À savoir par ailleurs : il est interdit de les perturber et de les chasser ! Si vous souhaitez donc aller découvrir la grotte aux chauve-souris uniquement accessible par la mer, éteignez toute musique, si vous en diffusez, à l’approche du lieu. 

En quoi consistent précisément les mesures de préservation des espèces protégées ?
  • Il est interdit de détruire, mutiler, capturer, enlever les espèces protégées
  • Il est interdit de détenir, transporter, naturaliser, colporter, vendre et mettre en vente, acheter, des espèces protégées

Lorsqu’il s’agit d’espèces en danger critique, à cela s’ajoute : 

  • L’interdiction de perturber de façon intentionnelle les espèces dans leur milieu naturel
  • L’interdiction de dégrader l’habitat des espèces protégées et de porter atteinte aux éléments nécessaires à leur reproduction et leur repos 

Du fait, en grande partie, de l’action de l’homme, de nombreuses espèces sont vulnérables, menacées, voire en danger d’extinction en Martinique. Veillez donc à respecter les différents arrêtés de protection lors de vos excursions en mer 😉

Article rédigé par : Axelle DORVILLE

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